Sébastien Lecornu : recruté, onboardé, démissionné

Le 06/10/2025

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Sébastien Lecornu : recruté, onboardé, démissionné. Le cycle de vie RH le plus court de 2025.

1. Contexte

La nomination de Sébastien Lecornu à Matignon avait pour objectif d’apaiser une situation politique tendue. Dans un Parlement fragmenté et une opinion méfiante, il représentait une solution rapide, presque symbolique. Une manière de colmater une brèche plus que de repenser la structure.

Ce scénario n’est pas unique à la politique. Les entreprises connaissent la même mécanique lorsqu’elles recrutent dans la précipitation, sous pression interne ou pour donner un signal rassurant. On cherche à apaiser le climat avant de traiter le problème de fond. Résultat : un recrutement pansement, efficace sur le moment, mais fragile dans la durée.

2. Analyse RH

Un recrutement mené pour éteindre un feu finit souvent par en rallumer un autre. La logique d’urgence l’emporte sur la logique d’adéquation. La question n’est plus : « est-ce le meilleur profil ? », mais « peut-il tenir la situation sans faire de vagues ? ». C’est le piège classique lorsqu’on confond urgence de recrutement et recrutement juste.

Trois dérives en découlent généralement. Premièrement, le manque de diagnostic : le besoin n’est pas clarifié, on comble un vide sans traiter la cause. Deuxièmement, la promesse enjolivée : on présente le poste sous un jour trop flatteur, on minimise les contraintes pour sécuriser une signature. Enfin, l’intégration précipitée : on déroule un onboarding standard sans tenir compte des tensions réelles.

Ces erreurs signalent un déficit de sincérité organisationnelle. Le recrutement est une rencontre entre deux réalités : celle de l’entreprise et celle du candidat. Quand le discours ne correspond pas au quotidien, la confiance se fissure et le départ devient probable. L’onboarding, aussi soigné soit-il, ne répare pas un désalignement initial. Il doit confirmer un bon choix, pas tenter de sauver un mauvais pari.

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3. Ce qu’il faut en retenir

La sincérité et la clarté sont les deux piliers d’un recrutement durable. Il ne s’agit pas seulement de trouver un profil compétent, mais d’assurer l’alignement entre la mission, le contexte et la personne. Recruter dans l’urgence, sans cohérence stratégique, revient à acheter du court terme au prix du long terme.

Avant toute embauche, il faut prendre le temps du diagnostic : comprendre ce qui motive vraiment le recrutement, distinguer besoin opérationnel, réorganisation, fuite de compétences ou crise de confiance. Une fois le besoin clarifié, communiquer avec transparence sur le poste, les contraintes, les limites et les leviers d’action. La confiance d’un candidat se construit sur la lucidité, pas sur le vernis.

La fidélisation se prépare dès le premier contact. Elle exige une culture d’équipe solide, un onboarding ancré dans la réalité du terrain et une vision partagée. Un recrutement n’est pas un symbole, c’est un engagement. Recruter vite pour « faire bien » est une erreur stratégique. Recruter juste, avec sincérité, est un investissement durable.

Recruter, c’est facile. Recruter juste, c’est rare. Et durable.